Un équipage peut en cacher un autre. Il n’y a pas eu un mais deux équipages soutenus par l’IES de Rouen à l’édition 2025 du 4L Trophy. Paul Guénot, étudiant en Bachelor 3 Banque, a bouclé l’aventure avec son coéquipier Nicolas Dioubaté.
Le 4L Trophy est une aventure qui continue de faire rêver les jeunes. Ce raid automobile dans le désert marocain ouvert aux jeunes âgés jusqu’à 28 ans a enregistré en 2025 plus de 1200 dossiers de candidature.
Les organisateurs qui n’ont pas envie d’envoyer au casse-pipe des voitures mal préparées sur les pistes et routes marocaines ont recalé près de 200 voitures au contrôle technique à Biarritz.
Comme son camarade de l’IES Normandie de Rouen Pierre Baudry, Paul Guénot a passé avec brio cette étape obligatoire. La 4L, millésime 1986, qu’il avait achetée à un garage avec son ami Nicolas Dioubaté, élève ingénieur à l’ESIGELEC, n’a pas été retoquée par les mécaniciens de l’organisation.
” Nous ne nous sommes pas engagés pour faire de la figuration. Notre objectif était de pousser à fond la voiture et de décrocher la meilleure place possible “, raconte Paul Guénot qui a repris sa vie normale d’étudiant en école de commerce.
De retour dans le désert marocain après une première expérience en 2016, leur 4L a tenu le choc. ” Nous l’avions totalement refaite. Et c’est vrai que nous avons été épargnés par les grosses tuiles. On a cassé un rétroviseur et on a eu un jour un problème de démarreur. Mais nous n’avons jamais passé une nuit dans la zone technique pour réparer afin de pouvoir repartir le lendemain matin”.
Ils ont franchi la ligne d’arrivée à Marrakech en 350e position. ” Après la 1re étape, nous étions à la 4e place. On a écopé d’une grosse pénalité de 4 kms suite à une erreur de navigation lors de la 3e étape. Cela en était fini de nos ambitions au classement général. Nous avons préféré gérer la 4e et dernière étape, la fameuse étape marathon de près de 250 kms jusqu’à Marrakech. Si nous avions été toujours dans le coup pour un Top 10, je ne suis pas sûr que la voiture aurait tenu. Car cette étape-marathon est très très dure et exigeante pour les voitures”, poursuit Paul Guénot.
Au-delà de la performance sportive et des kilomètres parcourus dans des décors somptueux, Paul a apprécié la belle solidarité entre “trophystes”. ” Dès qu’une voiture est arrêtée sur le côté, il y a toujours un autre concurrent qui s’arrête pour proposer son aide. Le 4L Trophy, ce n’est pas du chacun pour soi”.
Le binôme Paul/Nicolas a résisté à la chaleur, à la poussière et à la fatigue. ” On se connaît depuis seulement deux ans. Il y a toujours des petits coups de chaud dans ce genre d’aventure car on n’est pas toujours d’accord et avec la fatigue, on est moins patients. Mais nous avons réussi à préserver notre belle amitié”, ajoute Paul Guénot.
Les deux amis ont franchi la ligne d’arrivée à Marrakech sous les yeux de leurs familles. Un moment de partage fort. Car le 4L Trophy c’est très souvent une aventure dans laquelle les étudiants embarquent leurs proches. ” Mon grand-père était garagiste, j’ai un oncle expert automobile, mon parrain est directeur d’une succursale Renault à Evreux “, détaille Paul Guénot. Etudiant en Bachelor 3e année banque en alternance au Crédit Agricole, Paul a réussi à garder le cap financier. “Nous avons établi un budget de 12 000 euros et nous sommes restés dans les clous.” L’IES de Rouen a accordé aux deux équipages du 4L Trophy 2025 une aide financière de 1000 euros chacun.
Rentrés harassés mais heureux de cette expérience exceptionnelle, les deux compères regardent droit devant eux. ” J’ai en tête de refaire le 4L Trophy en 2027 avec mon amie ou ma soeur. Nicolas pense aussi à repartir en 2027.” Ils ont attrapé le virus du désert.