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Deux experts du sport professionnel face aux étudiants de l’IES à Rouen

Responsable de l’IES Sport, Guy Fournier aime surprendre ses étudiants en leur faisant rencontrer des références dans le monde du sport professionnel.

Mardi 5 décembre 2023, le manager général des Dragons de Rouen, a réservé une journée riche à ses élèves.

Après une matinée au Stade Diochon en compagnie des dirigeants, membres du staff technique et joueurs du FC Rouen, le deuxième club de football de la métropole de Rouen qui évolue cette saison 2023-2024 en National, les étudiants ont passé l’après-midi et la soirée à la patinoire de l’île Lacroix. Le match Rouen/Grenoble comptant pour le championnat de la Ligue Magnus n’était que la cerise sur le gâteau de cette journée très spéciale.

Dans l’un des salons du Rouen Hockey Elie (RHE), les étudiants de l’IES ont bénéficié d’une double masterclass délivrée par les deux hommes les plus influents du hockey sur glace en France : le président de la Fédération Française, Pierre-Yves Gerbeau, et le directeur général de la FFHG, Eric Ropert.

Avant de laisser la parole à ses deux invités exceptionnels du jour, Guy Fournier a rappelé une chose très simple à ses élèves : ” Nous avons chacun notre destin entre nos mains. Nous avons le choix de notre vie. En écoutant les parcours de Pierre-Yves et d’Eric, vous allez voir que si rien n’est simple dans la vie, tout est possible si on s’en donne les moyens et si on y croit”.

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Eric Ropert : ” Je suis le mauvais exemple que vous ne devez jamais suivre”

A 59 ans, Eric Ropert est le directeur général d’une Fédération Française de Hockey sur Glace qui tourne avec un budget annuel de 6,5 millions d’euros, qui emploie 40 salariés et qui gère 120 clubs et 24 000 licenciés.

A ce poste depuis 2008, il a pu expliquer à des jeunes qui se destinent à devenir managers dans des organisations sportives comment on développe une jeune fédération “d’un petit sport” en France. ” La France est d’abord un pays de football. Le hockey sur glace n’occupe pas la même place en France qu’au Canada ou qu’en Suisse et les pays scandinaves. Et nous sommes limités dans notre développement par le nombre de patinoires en France”, a détaillé Eric Ropert.

Avec le même nombre de patinoire – 120 – le nombre de licenciés est passé de 17 000 à 24 000 en l’espace d’une dizaine d’années.

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Mais en préambule, Eric Ropert a parlé cash aux étudiants : ” Sur le plan scolaire, je suis le mauvais exemple que vous ne devez jamais suivre ! J’ai été joueur professionnel de hockey et j’ai arrêté mes études après le bac. J’ai intégré le monde de l’entreprise à l’âge de 24 ans. J’ai évolué dans de grandes entreprises jusqu’à mon retour dans le monde du hockey en 2008. Mais j’ai attendu 2020 pour reprendre mes études et décrocher un Master “Sport Governance” (MESGO) à l’université de Limoges. Ce n’est pas le truc à faire ! Il ne faut pas finir sa carrière par les études mais il faut commencer par les études “.

S’il a accepté de devenir le DG de la FFHG en 2008 c’est parce que l’équipe dirigeante qui avait obtenu l’autorisation du ministère des sports de s’émanciper de l’ectoplasmique Fédération française des sports de glace avait la volonté de gérer la nouvelle fédération comme une entreprise privée.

Eric Ropert a expliqué comme la FFHG a réussi à créer, chaque année, à Paris, un événement – la finale de la Coupe de France – qui attire à Bercy près de 14 000 spectateurs (dont seulement 2000 invités). ” Pour exister médiatiquement en France, il est indispensable d’avoir un événement à Paris. La finale de la Coupe de France, c’est un budget de 400 000 euros dont 300 000 de billetterie et 100 000 euros de sponsors. Nous avons beaucoup travaillé le ‘pricing’ avec cette idée qu’il ne faut jamais pratiquer la gratuité et/ou des prix trop bas car cela dévalorise votre événement.”

La FFHG a deux grands événements en tête : l’organisation du Mondial A en France en 2028 (Paris et Lyon) et bien sûr l’organisation des JO d’Hiver 2030 dans les Alpes.

Pierre-Yves Gerbeau : ” Au cours d’une carrière, il faut être capable de détecter les bonnes rencontres”

Avec Pierre-Yves Gerbeau, les étudiants de l’IES ont eu droit à une masterclass de business international. Car Pierre-Yves Gerbeau n’a pas le profil du dirigeant bénévole du sport français qui décroche son bâton de maréchal en accédant au poste suprême de sa fédération après des décennies de manœuvres politiciennes en coulisses.

S’il a chaussé ses premiers patins à l’âge de 4 ans et qu’il a été joueur professionnel pendant 8 ans et international français jusqu’à une très grave blessure subie à l’âge de 24 ans qui l’a cloué dans un fauteuil roulant pendant 18 mois, Pierre-Yves Gerbeau possède un CV impressionnant.

C’est davantage l’entrepreneur international, spécialiste du “rescue corporate“, que le président de la FFGH qui s’est adressé pendant près de deux heures aux étudiants de l’IES. ” Dans ce secteur des affaires, votre premier échec sera aussi votre dernier”, décroche d’entrée Pierre-Yves Gerbeau. On peut définir le “ressue corporate” comme la technique qui consiste à redresser rapidement des affaires qui perdent beaucoup d’argent.

Pierre-Yves Gerbeau a l’habitude d’être devant un auditoire d’étudiants en école de commerce et de management puisque le “Gourou de l’industrie des loisirs” dans le monde est conférencier depuis une vingtaine d’années à la London Business School.

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C’est d’ailleurs à Londres qu’il réside. Une ville de Londres qu’il a découverte suite à un appel de Tony Blair en personne. En 2000, l’ancien Premier ministre anglais (1997-2007) contacte ce “frenchy” pour sauver la nouvelle attraction de Londres , le Dôme du Millénaire, qui est un gouffre financier. Il faut dire que Pierre-Yves Gerbeau s’est taillé une solide réputation dans le secteur du loisirs en transformant Eurodisney en machine à cash après un démarrage catastrophique sur le plan financier. ” Au cours de votre carrière, vous allez faire des rencontres. Le plus important, c’est de détecter les bonnes rencontres”.

Les “bonnes rencontres”, Pierre-Yves Gerbeau les comptes sur les doigts d’une seule main. En hockey sur glace, il a un seul et unique mentor : Paulin Bordereau. Une rencontre sportive à Megève quand le jeune “PYG” n’avait qu’un seul rêve en tête : devenir hockeyeur professionnel. “Il m’a appris la discipline, la motivation. Dans le milieu du hockey, on m’a toujours surnommé ‘le nain’ en raison de ma taille peu adaptée à ce sport. Il m’a permis de croire en moi à condition d’y mettre tous les ingrédients”. Il a quand même évoqué la saison magnifique qu’il a disputée à Viry-Châtillon avec un certain… Guy Fournier. ” Ma meilleure saison en termes de points (buts et passes décisives) marqués”.

La deuxième rencontre, professionnelle, s’appelle Philippe Bourguignon. C’est avec cet homme d’affaires recruté par Disney pour implanter dans la région parisienne le premier parc d’attractions de la World Company en Europe qu’il va découvrir et se former à l’univers du business international. En 1997, l’ancien hockeyeur qui avait quand même décroché son bac à 16 ans est nommé vice-président des opérations et attractions de Disneyland Paris. “Il a fallu convaincre les Américains qu’une recette qui fonctionne très bien aux Etats-Unis devait subir des adaptations en France pour tenir compte de la culture locale et européenne”.

“Orphelin” de Philippe Bourguignon qui rejoint le Club Méditerranée (1997-2003), Pierre-Yves Gerbeau finit par quitter la multinationale américaine pour relever le défi londonien. Direct, précis, clair, celui que les Anglais ont fini par surnommer “The Gerbil” (ndlr : la gerbille est un petit rongeur vivant dans le désert) a expliqué comment il est possible de “retourner” une affaire très mal embarquée dans le monde des affaires.

Après avoir été DG de X-Leisure, la société chargée du plus grand groupe immobilier de loisirs au Royaume-Uni, Pierre-Yves Gerbeau est devenu en juin 2019 chef de la direction de London Resort Company Holdings possédant le parc à thèmes Resort.

Entre son expérience chez Disneyland Paris et le Dôme de Londres, il a pris ” le temps ” de décrocher un MBA à Harvard.

Son retour dans le microcosme français du hockey sur glace en 2021 à la présidence de la Fédération n’était pas programmé. ” Le hockey m’avait abandonné sur le bord de la route dans un fauteuil roulant”, glisse-t-il. S’il est revenu dans “sa” famille sportive, ce n’est pas pour pantoufler. La perspective de décrocher l’organisation du Mondial A en 2028 et de jouer un rôle important lors des JO d’Hiver 2030 donne du sens à la présence de Pierre-Yves Gerbeau à la tête de la FFGH.

Veillant sans cesse au cours de sa masterclass à faire le lien entre le sport et le business, Pierre-Yves Gerbeau a partagé avec les étudiants de l’IES sa vision du monde des affaires. ” La pandémie mondiale a totalement modifié le rapport des gens au travail. Aujourd’hui, les business plans à 3, 5 ans avec une vision opérationnelle à 1 an, ça n’existe plus. Un chef d’entreprise ne sait pas ce qu’il va faire dans une semaine.”

Mais Pierre-Yves Gerbeau a toujours fait partie de ceux qui ont un coup d’avance dans le secteur du business.