Fernando Acosta, intervenant à l’IES dans le cadre des business game, nous en dit plus sur cette activité pédagogique et sur les tournois de gestion qu’il souhaite organiser dans notre école de commerce
Business game et tournois de gestion, ça vous parle ? Fernando Acosta, qui intervient régulièrement à l’IES Business School pour animer ces « jeux d’entreprise », nous décrit dans le cadre d’une interview le déroulement de ces jeux de rôle pédagogique. Il nous explique également le concept du tournoi de gestion inter-écoles, un projet qu’il compte mettre en place prochainement au sein de notre école.
Bonjour Monsieur Acosta ! Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
« Après avoir réalisé une licence puis un master en économie à l’Université de Nanterre, j’ai poursuivi mes études avec un master en gestion à la Sorbonne car je m’intéressais particulièrement à la comptabilité et à la finance. J’ai ensuite obtenu l’agrégation de gestion et j’ai enseigné pendant quinze ans à l’Université de Paris 13. Par la suite, j’ai été nommé à l’Université de Paris 8 où j’ai travaillé jusqu’à ma retraite. Pendant mes débuts à Paris 13, l’université avait des accords avec le Québec, au Canada, où je suis allé plusieurs fois. C’est là que j’ai découvert le business game, un concept importé des États-Unis avec des logiciels américains. En France, cela existait à peine à l’époque. J’ai tout de suite adoré cette façon de travailler.
À mon retour en France, j’ai recherché des logiciels de ce type et j’en ai trouvé un américain, traduit en français. Je l’ai appliqué à l’Université de Paris 13 et à l’Université Paris-Dauphine, mais aussi au Conservatoire national des arts et métiers et à la Chambre de commerce. Par ailleurs, j’ai réalisé également des interventions au sein des entreprises, notamment des banques. J’ai eu aussi l’occasion d’organiser des business game à l’étranger, notamment en Argentine, avec une version espagnole, et au Brésil, avec une version portugaise.
Pendant des années, j’ai utilisé le système américain mais j’en ai très vite vu les limites. En effet, il se basait sur le comportement économique des consommateurs du modèle américain, qui n’est pas le même que le français ou l’européen. J’ai alors recherché d’autres logiciels plus adaptés. Finalement, j’ai pu travailler avec un expert en informatique pour développer un logiciel de simulation dans lequel on aurait pu créer ses propres cas à utiliser lors du business game. »
Comment se déroule concrètement un business game ?
« C’est une étude de cas pratique qui dure deux ou trois jours, sous la forme d’un séminaire, pendant laquelle les étudiants sont confrontés à la réalité du marché à travers une simulation. Le but est d’apprendre en faisant et, j’ajouterais, d’apprendre en se trompant aussi. En effet, si on arrive à comprendre les causes de ses erreurs, on peut faire en sorte qu’elles ne se reproduisent pas.
Dans la pratique, lors d’un business game les étudiants sont divisés en groupes d’environ cinq élèves. Chaque équipe représente une entreprise organisée autour d’un projet, où chacun a un rôle : un directeur général, un directeur marketing, un directeur financier, un directeur des ressources humaines, un directeur des investissements et un directeur de la communication. Une fois les équipes constituées, elles définissent un projet qui s’inscrit dans un marché, qui sera le même pour tout le monde afin qu’il y ait de la concurrence. Chacun des groupes réfléchit aux actions à mettre en place sur quatre ou cinq ans en prenant des décisions. Je leur demande également de faire des préconisations pour le futur de l’entreprise, parfois en anglais, et de créer une marque avec un logo et un slogan. En tant qu’animateur, je veille à ce que tout se déroule bien et j’épaule les équipes pour les accompagner dans leurs réflexions. Dès qu’ils ont terminé, les étudiants me communiquent leurs décisions pour que je puisse les rentrer dans le logiciel, qui va fournir des résultats. Une évaluation est faite et des notes sont attribuées à chaque équipe.
L’atout du business game, c’est qu’il permet aux étudiants d’avoir une vision transversale de l’entreprise et des synergies existantes entre tous ses services. Tous les volets, de la comptabilité au marketing, sont nécessaires au fonctionnement et au développement de l’organisation. Les élèves sont amenés à utiliser les différents cours auxquels ils ont assisté auparavant et peuvent ainsi mettre en pratique les outils vu en cours.
Quelle différence entre une semaine de création d’entreprise et un business game ?
« La semaine de création d’entreprise consiste à réaliser entièrement un projet dans le domaine qu’on souhaite. Dans le cadre du business game, au contraire, on part d’une situation qui est déjà donnée, avec des produits déjà faits et un capital déjà constitué. Néanmoins, ce sont deux démarches qui ne sont pas contradictoires mais plutôt complémentaires. »
Comment s’organise un tournoi de gestion inter-écoles ?
« C’est une démarche encore différente : si le business game est une activité pédagogique, le tournoi de gestion est avant tout un événement qui sert à déterminer la meilleure équipe mais aussi à faire en sorte que les élèves se reconnaissent dans l’école et dans ses valeurs. C’est plutôt festif et cela crée des liens entre les écoles.
Un tournoi de gestion inter-écoles est une compétition qui implique plusieurs écoles. Les étudiants, divisés en équipes, sont confrontés le temps d’une journée à la réalité de la gestion d’une entreprise et doivent prendre des décisions pour que celle-ci fonctionne. En fin de journée, un classement est établi et annoncé lors d’une cérémonie. Des lots récupérés auprès d’entreprises partenaires sont remis aux étudiants.
Je me suis déjà occupé de plusieurs tournois de gestion inter-écoles dans de différentes régions et j’envisage d’en organiser un à l’IES Business School prochainement. »
3 mots pour décrire l’IES ?
« Focalisation sur l’étudiant, car à l’IES le protagoniste est l’élève, qui est accompagné dans sa réussite. Soutien de l’équipe pédagogique, puisqu’en tant qu’intervenant extérieur, j’ai été suivi dans toutes mes démarches. Ancrage territorial, parce que les étudiants effectuent leurs stages et alternance dans des entreprises locales. »
La phrase du jour ?
« Un vieux proverbe français qui dit : c’est au fruit qu’on reconnaît l’arbre.
En regardant le comportement des étudiants, leur façon d’apprendre, leur vision de l’entreprise, on reconnaît la qualité de l’école. »
Merci, Monsieur Acosta, pour cet échange enrichissant.